vocation Ma vocation initiale était d'être vétérinaire (de 4 ans à 14 ans), et je ne suis toujours pas sûr d'avoir fait le bon choix!
A partir de cet âge j'ai voulu faire des maths, sans savoir que la recherche existait, ni encore moins en quoi cela consistait.
Quand j'ai commencé ma thèse, j'ai vu des mathématiciens s'amusant commes des enfants, écoutant et respectant les débutants pourvu que ceux-ci ait quelque-chose a dire. Cela m'a enchanté, et  j'ai vraiment voulu faire partie de ce milieu. J'ai admiré, mathématiquement mais surtout humainement, Harold Rosenberg et André Haefliger.

Je ne crois pas au progrès technique, et la question " à quoi ça sert les maths?"  a longtemps eu comme réponse "j'aime les maths quand elles ne servent à rien". J'ai une vision esthétique des mathématiques : il y a de beaux résultats, il y a de belles démonstrations et des démonstrations laides. Une idée simple (a posteriori) mais nouvelle, c'est quelque-chose de fantastique! A quoi elle sert ?, cela n'a pas de sens. Cela dit, elle est forcément importante, car elle pourra s'appliquer à d'autres cadres!. Quand toute personne, en comprenant l'idée, se dit "bon sang, mais c'est bien sûr!", alors le but est atteint.  Par contre, une démonstration longue et technique qui résoud un problème n'apporte rien d'autre que de dire " le problème est résolu". Si le problème était intéressant en soi, tant mieux! sinon...

Etienne Ghys est le mathématicien qui m'a le plus fait rêver: ses conférences sont comme un film dont on sort tout étourdi.